Podcast + Workbook pour poser ses limites
Avez-vous du mal à dire non ? Avez-vous du mal à poser vos limites au travail ? Ou encore avec vos proches ?
Pourtant, poser ses limites est indispensable pour se respecter et être épanouie, tant professionnellement que personnellement.
Dans cet épisode, on va parler de ce qu’est une limite, pourquoi il est difficile de poser une limite et comment la poser !
Poser ses limites, c’est se protéger, tant d’un point de vue physique qu’émotionnel. C’est dire stop quand quelqu’un vous marche dessus.
Il n’y a que vous qui pouvez poser vos limites. Poser ses limites, c’est prendre une décision par rapport à votre comportement. Vous ne pouvez pas changer le comportement de l’autre. Vous pouvez effectivement en discuter avec l’autre, mais lui seul a le pouvoir de changer son comportement.
Par contre, ce que vous pouvez faire, c’est poser vos limites, afin de vous protéger.
Qu’est-ce qu’une limite ?
Exemples de limites
Un exemple vaut mieux que mille discours ! Voici plusieurs exemples de la vie personnelle et professionnelle. Ce sont des exemples très différents, plus ou moins graves, mais où il est toujours important de poser ses limites
Exemple 1 : Si quelqu’un nous frappe. On n’a pas le pouvoir de faire en sorte que la personne arrête de nous frapper. On peut échanger avec la personne, mais c’est elle qui est maître de ses actions. Par contre, ce qu’on peut faire, c’est poser sa limite :
Si tu lèves la main sur moi, alors, je m’en vais. Ou encore, si tu lèves la main sur moi, alors j’appelle la police.
Exemple 2 : Que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle, si quelqu’un hausse le ton, tape du point sur la table et que ce sont des comportements que vous n’acceptez pas, eh bien un exemple de limite possible est :
Si vous haussez le ton ou si vous tapez du point sur la table, alors, je quitte la pièce.
Exemple 3 : Lorsqu’on vous met une réunion sur une plage horaire où vous êtes déjà occupée :
Si mon agenda est bloqué et qu’on me met une réunion sur cette plage horaire, je ne viendrai pas.
Exemple 4 : Si vous êtes du genre à répondre aux mails et demandes le plus rapidement possible parce que vous avez une valeur forte de travail, et même de travail bien fait, voire de rendre service, cela peut vous jouer des tours. À tel point que vous répondiez à tous les mails, même ceux qui arrivent tard le soir, et que ça ne vous convienne pas car cela vous nuit.
Si on m’envoie un mail après 19h, je n’y répondrai que le lendemain.
Distinguer les limites pour se protéger de la fuite des situations désagréables
Les limites ne sont pas là pour fuir toutes les situations désagréables.
Par exemple, ne pas avoir eu le lead sur un projet qui a été attribué à un collègue ne nécessite pas une limite. Il peut néanmoins être intéressant pour vous de faire un travail sur vous par rapport à la situation, mais il n’est pas question de limite.
Ou alors, si 2 amies à vous se voient sans vous, elles ne font pas quelque chose qui vous porte atteinte. Elles ont le droit de se voir sans vous. À vous de voir ce que vous voulez faire de cette situation, mais en tout cas il n’est pas question de limite ici.
Les limites sont subjectives
La première chose à définir, c’est ce que vous acceptez ou non. Et c’est très subjectif. Pour prendre encore d’autres exemples, il y a des personnes que ça ne va pas déranger qu’on vienne chez elles sans prévenir. D’autres que ça va déranger. Il va être de la responsabilité de celles que ça va déranger de poser des limites. Par exemple, convenir avec les personnes qui viennent sans prévenir d’appeler avant de venir la prochaine fois. Néanmoins, ces personnes sont libres de respecter ou non cette limite. La limite si elle doit être posée, peut être par exemple : si tu viens sans m’avoir prévenue, je n’ouvrirai pas la porte.
Cela peut être similaire dans la vie professionnelle. Par exemple, si vous avez bloqué des créneaux dans votre agenda pour travailler sur vos tâches de fond et disposé un « ne pas déranger » sur la porte, et qu’on toque tout de même à la porte. Ici, poser sa limite peut être de ne pas répondre.
Les limites sont là pour vous protéger
Les limites sont des actions que vous mettez en place pour vous protéger physiquement et/ou émotionnellement.
Quelles que soient les exemples de limites que je vous ai proposés, elles sont toutes posées en fonction de nous-même, de nos comportements. On ne dit pas à l’autre quoi faire. Par contre, on lui parle de nos limites, de ce qu’on accepte ou pas, et on lui dit ce qu’on fera si notre limite n’est pas respectée. Mais libre à lui de la respecter ou non.
Ce qu’il est important de voir également, c’est que ce ne sont pas des menaces, ni des ultimatums ou des punitions. Ce n’est pas une pression ou un contrôle.
Poser sa limite, c’est prendre soin de soi. C’est se dire « Je ne me laisserai pas dans une situation qui ne me convient pas. »
On fixe nos limites uniquement sur nos comportements. Je le répète ici parce qu’on est habitué à dire à l’autre quoi faire et comment on aimerait qu’il se comporte. Je vous invite à réfléchir aux fois où vous l’avez fait et si ça a marché. Il y a de grandes chances que non. Et réfléchissez également aux fois où on vous a dit quoi faire et où ça ne vous allait pas.
Échanger avant de poser ses limites fermement
Être au clair avec ses limites n’exclut pas une première phase de discussion et d’échange autour de la situation. À mon sens, dans la majorité des cas, sauf les cas extrêmes bien sûr, poser ses limites avec l’autre peut venir après avoir d’abord discuté pour trouver une solution.
Si la solution est trouvée et respectée, tant mieux. Sinon, on pose ses limites calmement, et on s’y tient sans exception. C’est très important.
Pourquoi calmement ? Parce que notre décision a été prise en amont, non pas sous le coup de la colère, mais après réflexion de quelles sont nos limites. Il n’y a pas à être en colère si l’autre ne respecte pas notre limite, à partir du moment où on sait que l’autre prend ses décisions et est responsable de ses actions. Nous également, et c’est ce qu’on fait en posant nos limites.
Pourquoi sans exception ? Il est important de montrer que ce ne sont pas des paroles en l’air, qu’on respecte nos limites et qu’on SE respecte. Cela permet de renforcer la confiance qu’on a en soi, et de se montrer qu’on est son meilleur soutien. Est-ce que vous avez confiance en quelqu’un qui ne respecte pas sa parole ? Non. Alors comment voulez-vous avoir confiance en vous si vous ne respectez pas votre parole et ne vous protégez pas ?
D’autre part, comment voulez-vous que l’autre respecte votre limite si vous ne la respectez pas vous-même, s’il se dit que vous n’êtes pas sérieuse à propos de ça ? S’il se dit que ce n’est pas si grave, la preuve, vous ne la respectez pas. La respecter sans exception permet aussi de montrer à l’autre notre sérieux à propos de ces limites et ensuite de prendre une décision en conséquence par rapport à cela.
Et oui, une des décisions qu’il peut prendre peut ne pas vous convenir et ne pas être celle que vous attendez, c’est-à-dire, être ok et respecter votre limite. Et c’est bien de cela que l’on a peur.
Poser ses limites est difficile
Poser ses limites, ça demande de travailler sur soi et sur les peurs qu’on peut avoir si on les pose. On a peur de ne plus être aimée, d’être rejetée, de perdre l’estime des autres, de faire du mal. On a peur de ne plus être considérée comme sympa, flexible, ouverte. On a peur des conséquences de ces limites, et notamment d’être confrontée à la résistance ou à des contres limites. Et généralement, c’est très difficile surtout lorsqu’on manque de confiance en soi.
J’ai envie de vous dire que poser ses limites, c’est effectivement inconfortable. Mais l’alternative ne l’est pas moins. Quand on tolère un comportement qu’on juge intolérable, c’est inconfortable. C’est même difficile. Il faut gérer toutes les conséquences de ce comportement. Mais le pire, c’est qu’on se montre qu’on ne peut pas compter sur soi-même.
Ainsi, dans les deux cas, ce n’est pas évident. Du coup, ne préfèreriez-vous pas que ce ne soit pas évident à court terme mais qu’à long terme votre limite soit posée et que vous la respectiez ? Plutôt que de rester dans ce cercle vicieux infernal sans vous respecter ?
Comment poser ses limites ?
Le workbook associé à cet épisode reprend ces 4 étapes :
Étape 1 : Quand est-ce que mes limites ont été franchies ? Dans quelles situations ai-je besoin de poser mes limites ?
Étape 2 : Dans ces situations, qu’est ce qui est acceptable pour moi ou non ? Jusqu’où est-ce que c’est acceptable ? À partir d’où est-ce que ça ne l’est plus ?
Étape 3 : Qu’est ce que JE peux faire pour ME protéger ?
“Quand il se passe _______________, je fais ____________ .”
Étape 4 : Mise en pratique :
Libre à vous de voir comment vous voulez faire, je vous propose une façon de faire parmi d’autres.
Tout d’abord, je vous propose de commencer par échanger avec l’autre pour lui expliquer la situation, calmement. Lui parler de ce qui porte atteinte à votre sécurité, ce que vous acceptez ou non, et voir si l’autre est ok de respecter cela. Ici, le but est d’être dans l’échange, l’écoute de l’autre, et voir si une solution qui convienne aux deux parties est possible. Il est fort probable que cet échange suffise à régler ce problème.
Si ce n’est pas le cas, si l’autre ne respecte pas cet arrangement, et donc votre limite, et bien là, il est temps de poser votre limite, en lui disant ou non. Vous n’êtes pas obligée de lui dire, mais c’est tout de même préférable à mon sens pour que l’autre comprenne bien ce qui se passe. Je vous dis que vous n’êtes pas obligée parce que concrètement, vous pouvez agir sans rien dire, et dans certains cas graves, c’est la meilleure solution. Dans d’autres, la meilleure solution est de le dire pour une bonne communication et que l’autre puisse comprendre et prendre lui-même des décisions en conscience.
N’hésitez pas à y mettre les formes que vous voulez. Vous savez que nous avons tous la responsabilité de nos émotions, ces dernières étant créées par nos pensées. Vous savez également que les autres peuvent penser ce qu’ils veulent : vous n’avez pas le pouvoir de changer leurs pensées. Mais si vous avez besoin de préciser à la personne que ça ne change rien à votre relation et que le but est vraiment de vous protéger, allez-y ! L’essentiel est de le faire calmement et de montrer que c’est une décision réfléchie et importante pour vous.
Et ensuite, il n’y a plus qu’à respecter votre limite.
Si vous avez du mal avec cela, je vous invite à réfléchir à ce qui est difficile en posant votre limite :
- De quoi avez-vous peur ?
- En quoi est-ce la meilleure chose pour l’autre que vous posiez vos limites ?
Pour cela, je vous invite à imaginer la situation inverse, est-ce que vous aimeriez que l’autre entrave ses limites et son bien-être par peur de votre réaction ? Ne préfèreriez-vous pas qu’il vous dise ce qu’il accepte ou non ? - Qu’est-ce que vous conseilleriez à une amie ?
Je vous invite à travailler dessus en auto-coaching !